ola les françahouis ! qu'étale ?
Ici Maracay, toujours vivants. En cette période d'agitation sociale et d'effervescence, je ne peux m'empêcher d'aborder les thèmes qui me sont chers, mais je vous promets avant la fin de la semaine et régulièrement, des textes plus... différents.
En voici un petit, en hommage aux vénézuéliens morts il y a 5 ans, pendant le coup d'Etat contre Chavez et surtout contre son peuple. Il furent tués par des tireurs embusqués sur les toits et par des policiers du maire de la ville de Caracas, alors qu'ils manifestaient pour la liberté.
Si vous souhaitez l'écouter, cliquez là.



Si la qualité n'est pas optimale, si ça fait des schkrouttch ou ppleupp, n'hésitez pas à me le dire, j'ajusterai le tir pour la prochaine. Pour les bruits de fond, j'y peux rien, y pas de double vitrage aux fenêtres de la casa (allez disons que ça fait typique, non ?)


RUE et RUMEURS
La rue vit, la rue parle, la rue meurt,
La rue crie ou murmure cette rumeur,
La rue écrit sur les murs ses humeurs.

Parfois la rue prie, la rue se perd, la rue a peur
Quand le peuple se rue sur les idées mortes de médias menteurs,
Alors les murs se heurtent aux bulldozers de la pensée
Et la rue se fracasse le crâne contre ces portes fermées.
Elle se fait bélier pour avancer têtes hautes ventres à terre
C’est alors Belzébuth pour les autres, endimanchés cerbères,
Dandys dédaignant cette plèbe qui plaide non coupable,
Dans d’endiablées farandoles, carmagnoles caraquègnes.

Saignent ces veines gonflées d’espoir,
Jusque dans les caniveaux, oubliettes de l’Histoire,
Arrosant d’une saine dignité l’aube du Grand Soir,
Avec pour unique soleil, un réverbère au zénith,
Éclairant le chemin de ces libertophiles fanatiques.
Penseurs ou illuminés, ces éternels marcheurs se font allumer,
Dans un noir total, une nuit totalitaire.
Ils périssent en leurs demeures,
Châteaux de carton, palais d’asphalte et de béton,
Érigés à la sueur de leur sang, de leur front,
À la puanteur rance de ceux de leur rang,
Partageant la même couche, le même suaire.

La rue a parlé, la rue a vécu, la rue a fait front.
Aujourd’hui vaincue, demain triomphante, relevant les affronts,
La rue était prise mais la rue a péri, éprise de liberté

La rue vit, la rue parle, la rue meurt,
La rue crie ou murmure cette rumeur…