Boujou ben tout le monde ! Ayé, on est arrivé ! Après avoir traversé l’Atlantique plus rapidement que mister Lemonchois, nous avons bien fait lebonchoix de l’avion, on lui a explosé son record à ce gitan.
On a passé quelques jours à Caracas la bruyante, l’effervescente (voire l’effetWC-antre), à se faire promener par notre ami Ronald, depuis l'aréoport (Bolivar), jusqu’aux rues du centre : avenue Bolivar, musée Bolivar (gratuits ici les musées !), plaza Bolivar cœur du chavisme dans la capitale, cette place-parc ombragée et animée est tenue par les Buoneros (les vendeurs à l’étalage) alias les travailleurs de l’économie informelle que leur idole s’est affairé à faire reconnaître. Bienvenue en République Bolivarienne du Vénézuéla.
Non loin de là, des échoppes d’objets divers à l’effigie de la star locale : T-shirts, badges, pin’s, casquettes, serviettes de bain, disques à l’effigie de … Chavez ! Il y a aussi et surtout le Che, puis Fidel et Bush (mais pas sur le même ton). Chez nous on y trouverait des stars de foot ou de rock.

Dans ces mêmes échoppes on trouve également de la littérature classique, Les Misérables de Hugo, Don Quichote de Cervantes, que le président a lu à plusieurs reprises dans son show télévisé hebdomadaire « alo presidente » et qu’il a souhaité mettre à disposition du plus grand nombre. De la littérature politique : Noam Chomsky, le Monde Diplo édition vénézuélienne, des bouquins d’Histoire et d’histoires sur …Simon Bolivar (el libertador), et la version de poche de la Constitution de la Vè République que Chavez et ses sous-fifres on rédigés à la va-vite en 1999 : une 40aine de pages, des termes compréhensibles par le p’tit peuple, une avancée des droits de la plèbe (quel populisme !), Giscard D’Intestin n’a qu’à bien se la tenir, la sienne, de Constitufion...

Ce chef, idolâtré comme un mort, pourrait être un mélange de :
- Zidane : pour le grand boum du marché des Tshirts, les foules en transe qu’il déplace,
- José Bové : pour son anti-impérialisme (et pas anti-américanisme), pour son populisme (la façon trop simpliste de parler directement aux masses, de sorte que même les gens de la rue le comprennent).
- Pour le 3è j’hésite entre Bob Marley, parce qu’il plait aux djeun’s, pour le discours et l’action politique, l’appel au soulèvement dans une certaine paix, et Jésus Christ pour les références à la bible, et le mysticisme dont il fait l’objet.
Et oui, dans une dose de Chavez, vous avez tout cela à la fois, ma bonne dame, alors allez vous en reprendre pour 6 ans ou changer pour un baril de Rosales ? en tout cas ici on lave son linge sale en public, sur les ondes et à l'antenne.

Après ces deux jours dans la capitale, direction Maracay une petite ville d’un million d’habitants.
Confirmation, nous sommes bien sur la même planète-monde, la planète mode : bimbos étalant leurs poitrines sous les Tshirts moulant, ruée vers le portable, grosses voitures (à en faire pâlir les quartiers les plus branchouilles de Paname) : 4x4 partout (beaucoup plus que dans un rallye Chameau-Trophée), vieilles grosses caisses américaines genre Chevrolet, Ford, Dodge comme dans les flims amerlocs des 70’s, bref la classe quoi.
Disons qu’ici, faire le plein de sa camioneta (4x4) ne coûte pas plus d’un euro. Vous inquiétez pas, chez nous en France on n’a pas de pétrole mais on a des idées (comme a dit le grand sociologue Michel Sardou). En effet, on a le nucléaire, et quand toutes les voitures seront électriques et ben on pourra faire le plein de la batterie pour pas un rond ; si on s’est pas fait explosé la tronche avant. (en attendant, mangez des frites, si c’est pas bon pour votre ligne c’est bon pour la planète et pour ma 205).
L’eau est donc ici plus chère que le pétrole, mais la bière plus chère que l’eau… allez comprendre.
Dans cette ambiance chaleureuse de Gazolina (ah oui, j’ai oublié la touche de reggaetone), nous commençons à regarder les montagnes environnantes avec envie ; le parc naturel Henri Pittier est à 2 pas d’ici. Et puis il va falloir que je me purifie, de quelques mauvaises actions : oui, j’ai péché mes amis, dans la rivière du vice, dans la mer de tous les délices, j’ai péché et je m’en repens.
Je me suis fait transporter dans la voiture d’un agent du ministère de la santé (climatisée en plus ; bon c’est vrai qu’ici même les vieilles Renault 5 sont climatisées, mais c’est pas une raison).
Je me suis dirigé vers la manifestation de l’opposition fascisante (financée par les Statèss of Amerdica), bon je n’y suis jamais arrivé car ces comploteurs avaient placé des bars sur notre route, mais ça a failli.
Je suis entré dans l‘antre du capital, dans un temple de la société de consommation, un superbe Centro Commercial comme on n’en fait pas encore chez nous : au centre ville, en face de chez vous messieurs dames (c’est à vous faire regretter d’avoir une si belle bagnole !), et j’y ai consommé. C’est vrai, c’était dimanche et y avait rien d’autre d’ouvert pour pouvoir se sustenter et survivre dans cette jungle urbaine, mais je l’ai fait, oui, j’ai payé avec ma carte bleue american express (euh non, en fait c’est une Visa de la Nef -Crédit Coopé, c’est une alter-carte bancaire bio-équitable qui guérit le monde quand on l’utilise, mais ça marche pô ici), c’est Alba notre amie qui a payé et c’est une jeune femme pas payée par l’employeur qui nous a rempli les sacs avant de les déposer dans le coffre d’un tacôss (climatisé lui aussi), cette jeune fille est payée par les clients uniquement et évidemment, ça fait la queue pour ce job.
Bref, après tout cela je suis allé me purifier en lisant un Monde Libertaire d’une traite sans respirer, et de ce pas, je m’en vais me baigner dans le Rio Grande…

Allez, bécots, portez vous bien les slamis à bientôt.
Dans le prochain épisode, promis, du sérieux, du social, du politique, de l’enquête de tarrin approfondie, car ici la campagne électorale bat son plein, avec son lot de propagande proaméricaine, de désinformation ou de surinformation des pro et des anti, de tentatives d’intimidation… Alors, y aura-t-il un nouveau coup d’Etat ici ? Sera-t-il médiatique, militaire, économique ?
Vous le saurez dans le prochain épisode de « Chavez populiste ou Démago ? ».